Cormac McCarthy
No country for old men
Avant-goût :
Le desert, plusieurs voitures criblées de balles, du sang partout, de la drogue dans une voiture, une malette pleine de dollars dans une autre, un homme qui arrive là presque au bon moment. Presque.
Critique :
Cormac McCarthy n'écrit pas uniquement des polars, par exemple dans La Route il se place dans un monde post-apocalyptique avec un style d'écriture déroutant.
Pourtant "No Country For Old Men" est ce qui se rapproche le plus d'un polar classique. Un tueur, un quidam et un shérif sont au coeur du roman pour une histoire d'argent, de drogue et de meurtre. Les codes de base du polar sont ainsi respectés.
L'intrigue fonctionne très bien pendant les trois-quart du roman, le rythme est présent, les péripéthies nombreuses relançant la dynamique de la lecture et les personnages n'ont pas de mal à convaincre. Bref, tout pour un polar réussi.
Cependant déjà quelques indices laissaient présager que Cormac McCarthy ne voulait pas faire un simple polar. On dénote d'abord que l'auteur a inséré un peu de style dans son écriture. Ainsi on trouve des descriptions avec beaucoup de "et" au lieu de virgules. Honnêtement cela n'apporte rien au lecteur, pire cela le gêne dans sa lecture. Ensuite, des pages de reflexions du shérif s'intercalent dans le récit. Celles-ci sont très bien écrites, interpellent et donnent du souffle au récit. Elles préparent le lecteur à la fin du roman.
En effet, quand vient le dernier quart du roman l'intrigue est terminée et, tout comme les meilleurs séries télévisuelles font la saison de trop, Cormac McCarthy oublie de s'arrêter au summum et nous propose une cinquantaine de pages creuses, plombant la fin de son roman. Sous prétexte d'une reflexion sur l'homme, le propos devient confus et peu intéressant en enfonçant des portes ouvertes.
Ainsi Cormac McCarthy avait réussi un bon polar, mais à vouloir en faire autre chose que de la littérature de genre, il s'est perdu en chemin et a raté la sortie.
Note :

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