Fantastique
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Le jardin des silences - Mélanie Fazi
- Par berengerseelweger
- Le 30/12/2017
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L'automne prend fin:
La décoration du sapin de Noël, un jardin qui redonne vie aux morts, une destinée épique imposée ou encore cet étrange reflet bleuté aux abords du miroir.
Autant de contes pour vous plonger dans cette ambiance si particulière des fins d'années.
Par quel récit allez-vous commencer votre histoire ?Et l'hiver vient:
Recueil de nouvelles glaciales ou chaleureuses, Mélanie Fazi souffle le chaud et le froid avec ses histoires à dominante hivernale.
Tour à tour attendrissante et horrifiante, implacable ou douce, ses courtes scénettes ainsi narrées tombent toujours à propos en cette période de fêtes familiales.
Joie des retrouvailles pour les uns et souvenirs doux-amers pour les autres, chacun y trouvera quelque chose de précieux, un brandon auquel réchauffer un morceau de son âme au plus fort de l'hiver.- Prix Masterton 2015
Bérenger
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Fight Club 2 - Chuck Palahniuk et Cameron Stewart
- Par berengerseelweger
- Le 30/12/2017
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Sebastian:
Son nom est Sebastian.
Il y a dix ans, Tyler Durden aurait pu devenir le nouvel Alexandre le grand.
Mais Sebastian s'est marié et il a eu un enfant.
Il se prétend heureux.
Mais Tyler a un plan.
Et il n'est pas mort.Tyler:
Fight Club 2, donc la suite du premier.
Conseil; relisez-le ou revisionner le film sinon tout vous paraitra bien sybillin.
Les artifices graphiques (dessin hors case et autres effets copier-coller) rendent bien toute la pathologie de notre personnage principal.
Attention: ça part loin, ça part vite et ça part dans tous les sens.
A conseiller aux lecteurs les ayants bien accrochées, aux mordus de romans graphiques.
Et même ceux-là n'en ressortiront pas indemne.Bérenger
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Suréquipée - Grégoire Courtois
- Par berengerseelweger
- Le 24/09/2017
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Le rôdage:
Une voiture vivante !
Voilà qui va révolutionner le monde de l'automobile.
Intégralement organique, la blackjag a tout pour plaire, mais quand le propriétaire du tout premier prototype vendu est porté disparu des questions se posent.
A-t'elle gardé en mémoire des indices permettant de le retrouver ?Le contrôle technique:
Grégoire Courtois se lance dans la science-fiction avec ces quelques 160 pages qui extrapolent la relation homme-voiture à son paroxysme.
L'exercice peut paraitre farfelu mais il se met en place tranquillement et l'on arrive à se poser certaines questions plutôt dérangeantes: tant sur le plan éthique que purement pratique !
Sympathique à la lecture malgré une fin un brin trop sulfureuse à mon goût.
Pour les fanas d'exercice de style et, évidemment, les fous de tunning !Bérenger
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Katana, Jean-Luc Bizien
- Par berengerseelweger
- Le 29/01/2017
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La cuirasse s'attache:
Lorsque le jeune Ichiro découvre que ses parents ont été honteusement assassinés par la daimyo, il n'a plus que la vengeance à l'esprit.
Mais la route est bien ardue quand on veut s'en prendre à un seigneur-dragon réputé invincible !
Les sabres sont tirés:
Avec ce diptyque, Jean-Luc Bizien rend un vibrant hommage aux films de sabres japonais: honneur, devoir, action, émotion et destinée sont mis en avant dans cette épopée.
Des personnages stéréotypés et un schéma narratif très classique sont les deux bémols à l'originalité de cette histoire. Récit d'apprentissage du héros naïf et incompétent qui, aux fils de ses déboires, se forme et s'assagit tandis qu'il rencontre les membres complémentaires de son équipe: l'habile voleur, l'agile ninja, le talentueux samourai et le puissant paysan. Peu d'originalité donc mais une vraie écriture d'ambiance qui nous plonge dans ce Japon médiéval codifié à l'extrême.
Enfin, j'ai trouvé la résolution de l'intrigue un brin décousue, voir tirée par les cheveux... Mais chacun son avis !
Bérenger
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Journal d'un marchand de rêves, Anthelme Hauchecorne
- Par berengerseelweger
- Le 29/01/2017
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Vous fermez les yeux:
Un tragique accident, un terrible traumatisme et me voilà en hopital psychiatrique. Merveilleux lieu pour découvrir le pouvoir du rêve et sa puissance ! Tout en étant évidemment déclaré sain d'esprit par les meilleurs spécialistes du mileu !
Mais toutes découvertes comportent son lot de danger et d'inconnues (c'est le principe), d'autant plus quand elle a déjà été faite il y a bien longtemps par des gens terriblement puissants.
Personnes dont je m'entête à contrecarrer, bien malgré moi (sain d'esprit vous vous rappelez ?), les plans. Et pourquoi me diriez-vous ? Pour la plus vieille histoire du monde: une fille bien sur !
Ha ! Et j'oubliais: une vengeance aussi.
Et vous vous éveillez:
Hauchecorne nous offre un nouvel univers, peuplé de rêves et de cauchemards, matiné de steampunk.
Un brin ingéal, aux vues de ces autres productions, Journal d'un marchand de rêves souffre, à mon humble avis, d'un rythme par trop décousu et d'un univers incomplet. Quelques pansements ça et là parsèment l'intrigue pour tenter d'assoir un contexte, mais cela reste trop inconsistant... Trop onirique peut-être ?
Certains évènements clés arrivent souvent de nulle part et c'est dommage. Cette histoire n'en reste pas moins une jolie ballade adolescente et le récit d'une amourette candide entre deux jeunes gens.
A conseiller aux romantiques fans de steampunk.
Bérenger
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Rites de sang, Glen Duncan
- Par berengerseelweger
- Le 14/10/2016
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L'histoire commence:
Tallula s'est enfuie avec sa meute et vivote comme elle peut et Remshi est malade et dors depuis deux ans.
L'Eglise sort alors le grand jeu en dévoilant au monde l'existence des loup-garous et des vampires. Les Militi Christi entrent en guerre et l'extermination commence !
Traquées, ces deux races de prédateurs vont devoir unir leurs forces pour protéger leurs proches et sauver leurs vies...
Et les acteurs se mettent en scène:
Si le premier tome de cette trilogie "dynamitait le mythe du loup-garou" et le second se perdait dans une tentative malhabile de traduire la psychée d'une jeune mère névrosée; ce troisième ouvrage clôt cette histoire et il était temps !
Une alternance classique des personnages principaux; des personnages secondaires presque sortis de nulle part, placés là pour donner un semblant de profondeurs aux héros de cette banale histoire de "je t'aime, moi non plus". C'est d'autant plus dommageable que certains nouveaux personnages semblant bien plus intéressant ne font acte de présence que pour quelques paragraphes seulement !
Peu de rythme, peu d'intérêt et le sentiment insistant de déception car il y avait pourtant matière à produire un final au moins aussi "explosif" que le premier livre ! On nous fait miroiter des prophéties millénaires, des conflits mondiaux médiatico-religieux... Et rien !
A mon sens: une histoire qui s'essoufle, un énième roman "bit-lit" sur le thème "it's complicated".
Bérenger
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La 25e heure, et, Le chrysanthème noir - Feldrik Rivat
- Par berengerseelweger
- Le 29/09/2016
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Les drames arrivent:
En cette fin d'année 1888, les parisiens sont dubitatifs concernant cette fameuse tour du non moins fameux monsieur Eiffel et son importance pour la future exposition universelle. Car le bon peuple de Paris se préoccupe bien plus de cette étrange rumeur qui circule: les morts disparaissent, réapparaissent et surtout ils se mettent à parler !
"Plaisanteries" pour le préfet de police face aux journalistes, il n'en dépêche pas moins son plus fin limier sur cette affaire. Et il aura fort à faire face à une fleur noire comme la mort qui propose aux forces vives de la nation un bien étrange marché...
Et des enquêtes s'ouvrent:
Avec la pratique vient l'expérience et donc le début du long chemin qui mène à l'excellence.
Là où son oeuvre précédente (La trilogie des Kerns) pouvait apparaitre comme une version adaptée de différentes histoires faisant référence dans le milieu de la Fantasy, La 25e heure se démarque par un univers moins fantasy mais bien plus propice à susciter l'intérêt et la curiosité. La Belle Epoque: avec ses dames apprétées bousculant les codes d'une société encore très masculine, et ses gentlemen qui n'hésitent pas à poser leurs haut de forme pour boxer ou se battre à la canne-épée; voilà une scène propice à une grande aventure !
Feldrik maintient dans ses deux enquêtes un rythme dément: comme une boule de nerf qui ne cesserait de croitre jusqu'à nous étouffer de n'en plus pouvoir d'attendre le mot de la fin ! L'auteur distille avec un art consommé les quelques miettes d'informations qui nous permettent de reprendre à notre compte cette fantastique (c'est le cas de le dire) enquête un brin sybilline. Les pièces viendront se mettre en place suivant l'allure ce celui (ou celle) qui semble mener la partie.
Les personnages sont singuliers et attachant et l'on se surprend à en demander plus quant à leur histoire personnelle et leurs motivations: informations que le narrateur nous livre au compte-goutte à l'instant adéquat.
L'écriture est toujours aussi plaisante à parcourir, compromis professionnel entre détails participants à l'ambiance et concision de celui qui a vraiement des choses à raconter.
Ces deux enquêtes de La 25e heure raconte une excellente histoire digne de Rocambole: action, romance et mystère !
Bérenger
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Le carnaval des corbeaux - Anthelme Hauchecorne
- Par berengerseelweger
- Le 05/05/2016
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Oyez Oyez braves gens !
Ludwig est maigrichon et son père les a abandonné, sa mère et lui, sans donner d'explications. Afin de combler ce manque, il s'adonne au spiritisme dans sa chambre et relate ses troublantes expériences à son meilleur, et unique, ami: Gabriel.
Parlons un peu de ce dernier, même si son manque de caractère le dessert quelque peu. Fils décevant pour son père, il brille surtout par le fait, quasi-miraculeux, d'être tout juste moyen. Partout. Dans tous les domaines. Rien ne le fait sortir du lot, ni même y rentrer d'ailleurs.
Alors quand une étrange fête foraine s'installe la veille de la Toussaint, nos jeunes thanatonautes s'y décident à prouver leur implication dans le monde horrifique de l'occulte.
A la lisière du monde des esprits, sauront-ils percer les mystères de l'Abracadabrantesque carnaval ?Réservé aux artistes:
La première chose qui vous frappe en refermant vos mimines sur ce livre est la qualité de l'objet que vous tenez entre vos doigts.
Les éditions du Chat Noir n'y sont pas allées de main mortes: couverture rigide, et couleur, ET illustrée ! (Fait assez rare pour être précisé).
Ayant déjà expérimenté le talent d'Anthelme Hauchecorne, j'ai préféré tourner autour de l'histoire avant de m'y plonger à corps perdu. Comme dans ses précédents ouvrages celui-ci commence par une citation choisie qui nous fait doucement glisser dans le bain et se conclut par une page de remerciements imagée, une présentation de l'auteur ainsi que des illustrateurs.
Parlons un instant de ces derniers: leur art fait parti intégrante du processus de narration . Leurs dessins sont tels le sertissage d'une pierre précieuse, la mettant ainsi en valeur: les gravures de Loïc Canavaggia et Mathieu Coudray font simplement briller de mille feux cet ouvrage et l'histoire qu'il contient.
Une dernière chose enfin avant de rentrer dans le vif du sujet, les droits du roman sont reversés à l'UNICEF. Les belles actions se passent de louange.Le Carnaval aux corbeaux est un nouveau jalon sur le sentier de la reconnaissance du talent de son auteur. Une maitrise rare au service du conte mérite qu'on s'y attarde avec méticulosité.
Ho ! Et n'ayez crainte d'être déçu après avoir entendu tant d'éloges car mes pauvres capacités d'écriture sont bien en deça de la vérité.
Le design intérieur permet de casser au moment opportun le visuel des chapitres et ainsi renouveller l'insatiable curiosité du lecteur. Qui-a-t'il d'inscrit sur ce parchemin ? Que se cache-t'il donc derrière cette image pleine page ?
La mécanique d'écriture ensuite, avec son alternance classique des personnages mais sur un nombre étrangement court de lignes, permettant à son leur auteur de se jouer de la chronologie de son aventure.
Et pour finir la forme; la musicalité, les rimes et la poésie dont fait preuve Anthelme à chaque instant font de chaque phrase un délice pour vos mirettes.A mettre entre toutes les mains, grandes et petites, pourvues de griffes ou de tentacules !
Bérenger
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L'autre ville - Michal Ajvaz
- Par berengerseelweger
- Le 05/05/2016
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Tandis que vos doigts se referme sur sa couverture:
Un livre rédigé dans un alphabet inconnu de tous les meilleurs spécialistes.
Lorsque notre héros involontaire le découvre dans une petite librairie de Prague, lors d'une soirée enneigée, il est loin de se douter du piège sournois qui vient de refermer ses insidieuses mâchoires sur lui.
Le doute le prend quand même, l'envie le saisi et l'angoisse l'étreint à mesure qu'il s'enfonce dans les méandres mystérieux de cette autre ville. Celle qui vit de et dans l'ombre de la première, qui la nourrit de ses cérémonies baroques et de la mort de ses étranges créatures.
En suivant cet explorateur contraint par son propre désir de savoir, vous basculerez du Prague pour touristes aux jungles de livres qui poussent au fond des cafés et assisterez à la mort de vagues d'encres issues d'armoires sur des tas de draps et d'édredons.Votre esprit part à l'aventure !
Vous avez trouvé ce résumé un brin sybillin ?
Vous n'avez encore rien lu !
Michal Ajvaz oscille entre merveilleux et surréalisme dans ce livre véritablement hypnotique. Il faut néanmoins que je vous prévienne: armez-vous de patience, car qui n'est pas amateur de poésie se verra affronter du regard deux cent pages d'allégories, de métaphores et autres délires ou rêves éveillés.
L'auteur nous livre une quête fantasmagorique à travers des visions hallucinées et malheur au lecteur qui ne se laisserait pas emporté: celui-là restera sur le bord de la fenêtre et ne pourra qu'imaginer le plaisir qu'ont les Autres de s'envoler.Bérenger
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Les petites fées de New-York, Martin Millar
- Par berengerseelweger
- Le 18/03/2016
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Morag et Heather, respectivement MacPherson et MacKintosh, sont deux fées écossaises fraichement débarquées à New-York. Elles vont très rapidement découvrir un monde bien éloigné de leur village natal !
Un monde dans lequel des gens meurent dans l'indifférence générale, ont du mal à payer leur loyer ou encore vivent avec des maladies incurables.
Elles vont donc décider de changer tout ça ! Mais comme on le dit: L'enfer est pavé de bonnes intentions...
En live:
Préfacé et encensé par Neil Gaiman himself, ce roman de Martin Millar promet d'être passionnant.
Déjantées, décalées et complètement perchées; les deux héroïnes sont à l'image de cette histoire. Haute en couleurs et menée tambours (de guerre évidemment) battant, l'odyssée de ces êtres féériques vous laissera hors d'haleine !
Bérenger
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Les limites de l'enchantement - Graham Joyce
- Par berengerseelweger
- Le 11/01/2016
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Le vent souffle sur les collines:
1960, dans un village campagnard quelque part en Angleterre. Elevée et résidant avec "Maman" Cullen, Fern vit en osmose avec la nature et les esprits qui l'habitent.
Mais lorsque des hippies emménagent à côté de leur chaumière, dont elles ne peuvent plus payer le loyer, la réalité et le monde moderne choississent de se rappeler à leurs bons souvenirs.
Et malgré tout le bien que ces deux femmes ont pu causer, Fern va amèrement découvrir qu'il n'est pas si simple de trouver du réconfort auprès de ses voisins dans les moments de besoin...Apportant son lot de sortilèges:
Plus adultes, plus de péripéties, plus d'intrigue et de fantastique, Les limites de l'enchantement m'ont réconcilé avec Graham Joyce.
Des sociétés secrètes à peine esquissées (normal me diriez-vous, par définition elles sont secrètes !); de la magie (en est-ce vraiement si elle provient de la nature ?); et surtout le plus grand des mystères: l'amour !
Celui d'une mère pour sa fille, d'une femme pour un homme et de façons plus générale d'une personne pour une autre.
C'est avec sa plume légère, simple (sans être simpliste) et rafraichissante que Graham Joyce nous emporte dans sa balade anglaise. Son thème de prédilection est encore une fois exposé avec succès, un moment de vie partagé avec le lecteur: l'amour, la mort, la joie et la tristesse.
A lire avec précautions, pour ne pas briser cette magnifique bulle d'humanité.Bérenger
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Talulla - Glen Duncan
- Par berengerseelweger
- Le 11/01/2016
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Comme un parfum dans l'air:
Talulla, enceinte de Jacob Marlowe -le dernier loup-garou-, s'est réfugiée en Alaska.
Vivant loin de tout, elle pense être à l'abri:
- des vampires la traquant pour son sang (qui leur permettrait de résister au Soleil).
- des chasseurs (trop content d'avoir encore de quoi chasser).
Et bien entendu, c'est au pire moment qu'une tierce partie fera sont apparition en emportant son fils nouvellement né.
Grièvement blessée, Talulla va tout faire pour retrouver sa progéniture... Et si la volonté d'une mère ne suffit pas, la louve en elle s'en chargera !Du feu dans les veines:
Après la névrose de l'immortel teinté d'un machisme tout animal, Glen Duncan nous livre la suite de sa trilogie au travers d'une femme enceinte à la jeunesse débridée qui se retrouve au milieu d'une tragédie millénaire.
De nombreuses digressisons, des flashbacks (servant peu l'intrigue et plus le nombre total de pages) et une approche plus jeune et maternelle de l'immortalité sont donc au programme de ses 600 pages.
Si cette question était traitée de façon originale dans le premier volume, elle tombe un peu à plat ici.
De plus, le spleen parental et le rejet de son propre enfant prennent le pas sur l'aspect surnaturel du loup, ce qui amène à environ 300 pages d'apitoiement et de déchéance humaine: à déconseiller aux dépressifs/ves.
En espérant un livre de fin de trilogie qui regagne en substance, en rythme et en intérêt.Bérenger
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L'arbre d'Halloween - Ray Bradbury
- Par berengerseelweger
- Le 19/11/2015
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On prépare les costumes:
Pour cette nuit d'Halloween, Tom Skelton ne pouvait se déguiser qu'en squellette évidemment !
Ses amis et lui sont tous apprêtés et préparés pour leur quête de friandises.
Mais cette année, le trublion de la bande ne les accompagne pas. Où peut-il bien être ?
Et qui est donc ce bien étrange personnage, vivant dans la plus hantée des maisons de la ville ?Pour une nuit magique:
Délicieuse sucrerie littéraire et effrayante histoire instructive servie dans un magnifique écrin de prose poétique. Faisant sonner chaque phrase comme un carillon de confiseries à nos oreilles.
On retrouve dans L'arbre d'Halloween tout le génie de Ray Bradbury (et du traducteur évidemment): poésie, maitrise des mots et de leur pouvoir évocatoire afin de nous transporter dans son merveilleux voyage.
Un safari au pays de l'enfance, teinté d'automne et de mort.
A mettre entre toutes les mains, grandes ou petites, de celles et ceux qui souhaitent (re)découvrir l'essence d'Halloween.
De la préhistoire à nos jours en passant par l'Egypte antique et le Mexique.
Indispensable dans toutes les bibliothèques, à lire à voix haute au coin du feu la nuit de Sahmain.Bérenger
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Les insulaires - Christopher Priest
- Par berengerseelweger
- Le 01/11/2015
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Embarquez à bord d'un ferry et partez visiter l'Archipel du rêve.
Des centaines de milliers d'îles, plus ou moins petites, plus ou moins peuplées, plus ou moins amicales.
Certaines sont interdites aux civils et l'on y voit d'étranges lumières une fois la nuit venue et sur une autre l'immortalité n'est plus un secret.
Zone de neutralité entre les deux grandes puissances continentales qui s'affrontent à l'autre bout du monde, l'Archipel du rêve n'est pourtant pas dépourvu de conflits entre insulaires.Profitez du voyage:
Christopher Priest nous trimballe dans ses valises tout au long de ce guide touristique des attractions les plus notables de son Archipel.
La structure en mosaïque des histoires qui émaillent ce récit parvient à évoquer en nous ce désir impitoyable de partir à la découverte de paysages, de sensations ou de témoignages exotiques, intenses ou poignants.
A noter tout de même un passage à vide notable à mi-parcours, rattrapé de justesse par une fin un brin cryptique poussant à une relecture "dans l'ordre" de certains "chapitres".
Un vivifiant dépaysement !Bérenger
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Lignes de vie - Graham Joyce
- Par berengerseelweger
- Le 18/10/2015
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Un enfant nait:
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la ville de Coventry se remet avec application des bombardements qui l'ont pratiquement rasée.
Martha Vine, matriarche d'une maisonnée de sept âmes, aura fort à faire dans ces temps de changements pour gérer les caractères diamétralements opposés de ses sept filles.
Surtout quand la cadette, Cassie, rentre à la maison avec un petit bout d'chou prénommé Franck qui semble avoir hérité de l'étrange talent familial.Puis il grandit:
Que dire d'un roman qui a reçu tant de prix (liste en fin d'article)...
Qu'il est bien ecrit, avec des mots soigneusement choisis pour faire ressortir une émotion particulière selon le bon vouloir de l'écrivain. Un auteur qui dépeint d'ailleurs avec beaucoup de justesse et d'amour cette tranche de vie qui caractérise les enfants jusqu'à leur dix ans.
Une agréable parenthèse de calme et de tendresse familiale où l'imaginaire n'est présent qu'au compte-goutte.
Mais voilà, pour deux Grand Prix de l'Imaginaire, deux prix Masterton ET un World Fantasy Award nous sommes en droit de nous demander où se trouve toute cette imagination et cette "fantasy" ? Edulcorée certe, quasi-inexistante c'est certain.
Lignes de vie ressemble quand même à une version écrite d'un épisode de Notre belle famille: une mère qui essaie de rabibocher ses filles qui se chamaillent, des tromperies, un peu de politique et le tout soupoudré d'un peu d'amour libre.
A conseiller aux lecteurs voulant déposer les haches et autres pieux pour un temps et se blottir au sein d'un cocon familial appaisant.-World Fantasy Award en 2003
-Prix Masterton en 2006 et 2009
-Grand prix de l'Imaginaire (catégories: meilleur roman étranger ET meilleur traduction)Bérenger
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Les brillants - Marcus Sakey
- Par berengerseelweger
- Le 12/08/2015
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Une petite fille est capable de savoir à 100% si vous êtes en train de mentir ou non, un homme décrypte les fluctuations boursières du marché et engrange 300 milliards de dollars en une semaine, une femme sait d'instinct où se placer pour qu'on ne la voit pas. On les appelle les "brillants" et depuis 1980, 1% de la population nait avecces capacités aussi exceptionnelles qu'inexplicables.
Un Brillant fait néanmoins couler le sang et souhaite déclencher une guerre, alors les Etats-unis dépèche leur meilleur agent fédéral pour le traquer, le débusquer et l'achever. Mais pour arrêter l'homme le plus dangereux d'Amérique, l'agent Nick Cooper va devoir remttre en cause tout ce en quoi il croit, quitte à trahir les siens.
La piste se découvre:
Ca démarre très fort: un héros Brillant, bourru cachant surement un grand coeur, et le sacrifice d'une jolie jeune femme annoncant une guerre inter-espèce sur fond de complot gouvernemental. On comprend immédiatement le lien avec le pitch de la série "Alphas". et si cela ne suffisait pas, touchons le héros au coeur en menacant sa fille: emballé c'est pesé !
Niveau rythme suivez le guide: l'histoire démarre vite, elle accélère puis finit en sprint. On en sort complètement essouflé.
Avec des péripéties tordues et complètes respectant à la lettre les poncifs du genre: espionnage, infiltration, amours, doutes et trahisons, mon collègue Clément parlerait de "schéma narratif rassurant" pour décrire la trame de ce premier tome (d'une trilogie).
A conseiller aux lecteurs ayant adorés la série "Alphas", "Heroes" et les films d'espionnage bourrés d'actions comme la trilogie des Jason Bourne.
Bérenger
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Le fossile d'acier - Philippe Saimbert
- Par berengerseelweger
- Le 03/04/2015
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Le train entre en gare:
Il emmène un petit groupe hétéroclite à travers la forêt d'un petit pays d'Europe centrale.
Quand la locomotive se détache, abandonnant le wagon de nos voyageurs, l'excursion vire au cauchemard.
Apparitions étranges et morts brutales révèleront, bien magré eux, les pires secrets des passagers...
Et nous emporte à destination:
Dès les premières pages, on constate le caractère graphique, visuel de l'écriture.
On se met très facilement à se représenter la scène projetée sur la toile de nos paupières closes.
Il ne manquerait, à la limite, plus que les indications pour le cadreur (plan large, travelling sur les géraniums, ralenti sur soleil couchant, etc...) et l'on se croirait au cinéma.
Chaque chapitre se consacre à quelques personnages, avec un décor particulier et une intrigue propre. Au cours du récit, chacune de ces scénettes vient donc apporter sa pierre à l'édifice de l'intrigue principale.
Au fil des pages on découvre les poncifs du film d'horreur: les personnages convaincus d'une explication rationnelle qui vont austraciser le fanatique avant de se tourner vers lui quand la situation va déraper, chaque personnage qui se voit confronté à ses démons, la créature entraperçue par le héros juste suffisamment longtemps pour qu'il se mette à douter, et donc faire monter la pression et relancer le film/l'histoire...
Une histoire d'horreur très classique donc, où les lecteurs chevronnés verront malheureusement les ficelles (parfois un peu grosses) de ce type de récit.
Bérenger -
Le dernier loup-garou - Glen Duncan
- Par berengerseelweger
- Le 26/12/2014
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Sur la piste:
Jake Marlowe est le dernier loup-garou sur Terre et il n'en peut plus.
Pourchassé par des tueurs fanatiques, protégé contre son gré par une autre organisation secrète, Jake a décidé d'arrêter de fuir.
Il l'a décidé: la dernière pleine lune sera sa dernière.
Mais pour ce vieux loup-garou blasé, rien ne va se dérouler comme prévu.
Sous la fourrure:
Glen Duncan dynamite cette fois le mythe du lycanthrope (après avoir dépoussiéré celui du premier des déchus dans Moi Lucifer).
De l'humour et de l'émotion, sans oublier un brin de sexe, voilà des éléments bien étonnants pour raconter l'histoire d'un vieil immortel suicidaire.
Et pourtant la recette prend avec une bonne dos de testostérone et de rebondissements.
L'intrigue se densifie à mesure que notre héros (?) perd pied et appelle, en fin de volume, à la suite le plus vite possible !
Bérenger -
Manhattan Carnage - Orcus Morrigan
- Par berengerseelweger
- Le 02/12/2014
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Avant la mort:
Où étiez-vous le matin du 11 septembre ?
Moi, j'étais dans les toilettes du 75e de la tour nord en train de pistonner Mme. Ramsey.
Et j'en suis mort. Jusqu'à ma résurection et la mission que l'on m'a dit de mener à bien: punir les enfoirés !
Et vu le nombre de salopards sur Terre, j'ai du pain sur la planche.
Après la vie:
Ca attaque vite et fort !
Fan de gore et de violence gratuite, vous êtes servis. Dès les premières pages, l'auteur nous plonge dans le grand bain de tripailles, de sexe, de sang et de juste suffisamment de pus pour parfaire ces petites joies dont tout zombie respectable se délècte.Peu être même un peu trop fort ?
A mon sens, c'est gratuit et dénué de toute morale. Le langage crû et le fait que l'auteur prenne à contrepied quasimment tous les standards que l'on peut attendre dans ce genre d'histoire sont peu être les seuls points d'intérêts de ce roman.
Une deuxième vie dans la suite ?
A découvrir prochainement dans: Certains l'aiment froid.
Bérenger -
La soif primordiale - Pablo de Santis
- Par berengerseelweger
- Le 20/11/2014
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Dans la vitrine:
Lorsque Santiago, jeune provincial de son état, débarque en ville pour découvrir la vie, il est loin de se douter de la portée de ses découvertes.
Tour à tour réparateur de machines à écrire, pigiste et rédacteur de la rubrique "ésotérique" d'un journal local, il finira informateur pour le ministère de l'Occulte argentin.
Malgré son scepticisme, il va se voir confronté au meurtre d'une mystérieuse créature: un antiquaire.
Il devra alors affronter la vie, son destin, ses besoins et cet étrange amour, cette passion, cette soif qui va naitre au plus profond de lui...
Dans l'arrière boutique:
Disons le de but en blanc, Pablo de Santis s'approprie ici le mythe surexploité du vampire et parvient à le rendre crédible, réel.
Etres tourmentés, animés d'envies qui leurs sont propres, de Santis nous propose une version bien humaine de ces créatures.
Il arrive même avec brio à illustrer cette fameuse maxime: "L'éternité c'est long, surtout à la fin", en brisant la chronologie de son récit.
Légèrement destabilisant aux premiers abords, il nous permet d'apréhender le temps comme seuls des êtres immortels peuvent le faire: brisé, décousu, intense, voué à l'oubli.
Fans d'actions débridées passez votre chemin, ici il s'agit de créer une d'ambiance et de susciter une réflexion.
Bérenger -
Le jour où les zombies ont dévoré le père noël - S.G. Browne
- Par berengerseelweger
- Le 03/11/2014
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Bientôt les fêtes de fin d'année:
Andy, le plus célèbre des zombies, a passé une bien triste année enfermé dans un laboratoire à subir quantités de tests expérimentaux.
Mais il ne faut jamais sous-estimer la magie de Noël car subitement, il parvient à s'échapper !..
...Pour se retrouver à déambuler en costume de père noël au milieu d'une ville de l'Oregon, avec une petite fille convaincue qu'il est le VRAI père Noël.Oh oui ! Et aussi par une bande de partisans en décompostions qui exigent qu'il reprenne son rôle de leader des zombies.
Une petite recette surprise:
Après l'énergie grisante de ses débuts (les copains, les soirées, LA fille) vient l'assagissement de l'adulte et du père.
Ce pauvre Andy va se voir confronté à: un monde qui a tiré les enseignements de la précédente "révolte zombiesque" et à un passé ressurgissant à travers les yeux d'une enfant.
Rassurez-vous, on retrouve le ton décalé du premier opus mais avec un peu plus de bons sentiments (Noël oblige). L'histoire est toute aussi sympathique bien que moitié moins longue que Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour.Ce qui en fait un bien joli cadeau à offrir aux grands enfants qui n'ont pas tous été sages.
Bérenger -
Ainsi naissent les fantômes - Lisa Tuttle
- Par berengerseelweger
- Le 16/08/2014
- Dans Fantastique
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Avant de s'engager:
Sept nouvelles choisies, présentées et traduites de l'américain par Mélanie Fazi.
Sept histoires d'un des écrivains majeurs du fantastique contemporain.
Une petite fille séquestrée par un pervers, une femme qui s'aménage un bureau imaginaire, des enfants qui ne parlent pas, un couple ayant une alchimie particulière et 3 autres protagonistes pour autant de frissons et d'horreurs.
Au fil des pages:
Des nouvelles pour femmes, avec des femmes, par une femme concernant le pouvoir de l'imagination: libérateur, salvateur, transcendant et magique !
Via ce pouvoir, le quotidien instatisfaisant des héroïnes se retrouve doté d'une touche de fantastique qui va, à un moment ou un autre, déraper vers l'inconnu, la peur ou l'horreur.
Lisa Tuttle fait preuve d'une bonne maitrise du rythme dans le but de créer un suspens étrange et étouffant.
On en tremble encore, de frisson ou d'excitation, à la fin de chaque lectures: les monstres ne sont pas toujours celles et ceux auxquels on s'attend.
Grand prix de l'imaginaire 2012
Bérenger -
Le vampire de Belgrade - Vuk Kovasevic
- Par berengerseelweger
- Le 07/08/2014
- Dans Fantastique
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Pour la faire courte:
Militaire par nécessité et tueur par vocation, Vuk "le loup" Kovasevic découvre qu'il y a d'autres monstres que les Bosniaques qu'il combat depuis des années.
De VRAIS monstres, avec crocs, ailes, et yeux jaunes: des vampires !
Mais manque de bol pour eux ils ne sont pas invincibles: on lui a enseigné les méthodes pour les tuer et il les applique avec ferveur.
Avez-vous le courage d'en savoir plus ?
Un avertissement concernant le caractère raciste et psychopate du "héros" ?
Ca commence bien et on se dit: "Pourquoi pas ?" Un peu d'humour et de dérision pour immerger le lecteur avant même le début de l'histoire est toujours quelque chose de sympathique.
Mais l'introduction change drastiquement de ton avec une plongée brève mais très (trop ?) intense dans le conflit Serbe des dernières années: on n'est pas là pour rigoler (âmes sensibles s'abstenir).
Les 50 premières pages (sur 250) sont ultraviolentes avec son lot de détails malsains qui nous exposent cruement les horreurs de la guerilla. Les premiers chapitres font ainsi l'apologie du sadisme, de la torture et du meurtre.
Hum... A ne pas mettre entre toutes les mains. En même temps, nous avions été avertis dès le début du livre !
Après ces quelques dizaines de pages bien senties, le ton s'allège avec notamment les notes en bas de page de l'auteur (Vuk 'himself') qui brise le 4e mur, et l'on raccroche avec une bonne vieille histoire, un peu trash, de tueur de vampires.
Avec ce premier tome, l'auteur pose les bases de futures histoires qui seront, à n'en pas douter, menées tambour battant par son héros Serbe psychopate mais dans le fond bien sympathique.
A confirmer dans un second volume ?
Bérenger -
L'école de la nuit - Deborah Harkness
- Par berengerseelweger
- Le 27/06/2014
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Là où nous étions restés:
Suite à la découverte d'un ancien manuscrit, la paix déjà fragile entre vampires, sorcières, démons et humains est menacée.
Afin de résoudre le mystère que cache ce document et échapper à leurs ennemis, Matthew le vampire et Diana la sorcière remonte le temps jusqu'en 1590.
Epoque trouble où le règne des espions et des subterfuges régissent le monde dans lequel Diana devra se confronter à ses nouveaux pouvoirs et à l'inquiétante Ecole de la Nuit.
Et où cela nous mène:
Le ton est donné dès l'entame de cette suite du Livre des sortilèges: le ton sera résolumment historique.
Fini la découverte d'une nouvelle vision fantastique du monde caché (vampires, sorcières, démons) et bienvenu dans le corps de métier de l'auteur: l'histoire !
L'expertise et la documentation de Deborah Harkness arrivent presque à faire oublier le côté bit-lit* de son second roman.
Les passionné(e)s de reconstitution historique et de romance surnaturelle y trouveront ainsi leur compte.
*bit-lit: genre qui met en scène une héroine confrontée au milieu surnaturel et aux tracas de la vie quotidienne. La romance et l'érotisme sont, de plus, souvent présent dans ce genre de roman.
Bérenger -
Aucun souvenir assez solide - Alain Damasio
- Par berengerseelweger
- Le 08/05/2014
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Un monde où les mots ont été privatisés.
Une ville saturée de capteurs qui dématérialise les enfants.
Un chasseur de statues vivantes qui leur parle et un homme qui parle à l'eau.
Dix nouvelles offertes à nos yeus et à nos oreilles.Mon avis:
On reconnait d'emblé le style construit, recherché et poétique de Alain Damasio.
Les mots et leur rythme sont tout aussi beaux que l'histoire qu'ils déclament.
Néanmoins, là où dans ses précédents romans ce style et ses formes apparaissaient tels des pépites; j'ai eu l'impression qu'elles sont trop dans ce recueil.
Non pas de trop mais juste trop nombreuses. Si chaque nouvelle est en elle-même un exercice de style, il ne faut pas les lire d'affilé, sous peine d'être plus assomé qu'émerveillé par cette profusion de talent littéraire.
Petite déception envers "Annah à travers la Harpe" (un brin ampoulée) et "Les Hybres" (trop débridées ?).
Coup de choeur pour "Les Hauts Parleurs" (magistral) et "Une stupéfiante salve d'éscarbilles de houille écarlate" (magnifique, et manifeste, de poésie).
C'est peut-être dans une atmosphère à la fois sereine, jubilatoire et héroïque que ces nouvelles furent écrites et c'est sans nul doute dans cet état d'esprit qu'il faut les lires.
Il y a ici matiair à penser et à vivre: à s'émerveiller.
Bérenger -
Des mille et une façons de quitter la Moldavie - Vladimir Lortchenkov
- Par berengerseelweger
- Le 18/03/2014
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Sur la brochure:
Bienvenue à Larga !
Le village le plus triste du pays le plus pauvre d'Europe !
Venez y découvrir son tramway et son pickpoket attitré, son pope messianique et son équipe internationale de curling !
Face à mille obstacles, souffrez avec son président qui ne rêve que d'ouvrir une pizzeria ou bien épaulez ce mécano qui transforme son tracteur en avion puis en sous-marin.
Et tout cela pour quoi ? Et bien, pour atteindre leur Terre Promise: l'Italie !
Une fois sur place:
Fantastique et fantasque, voilà bien deux mots pour décrire ce roman de Vladimir Lortchenkov.
Fantastique de par son propos et fantasques par les personnages qui l'énoncent.
Caustique et amère, drôle mais cruel, décalé et pourtant si triste; il est bien difficile de dissocier la caricature de la réalité (n'ayant jamais visité la république de Moldavie).
Mais même dans le cas où cette version serait légèrement exagérée, elle explose quand même notre vision étriquée de la vie dans ces pays d'Europe de l'Est.
Lortchenkov réussit à communiquer avec humour et dérision (mais jamais désespoir) sur des sujets durs tels que: la pauvreté, l'alcoolisme, le manque d'éducation et de ce que cela provque chez des êtres humains pas plus différents que vous et moi.
Se sont souvent les plus grosses claques qui font les plus grandes prises de conscience, et c'est ce que vous propose Vladimir Lortchenkov avec ses Mille et une façons de quitter la Moldavie.P.S: Parution dans toutes les bonnes librairies le 17 avril 2014
Bérenger -
Moi, Lucifer - Glen Duncan
- Par berengerseelweger
- Le 09/02/2014
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Ce qui est écrit:
Prisonnier (par la volonté de Papy), en vacances au royaume de la perception selon son choix, voici Lucifer !
Incarné dans le corps fraichement suicidé d'un écrivain, notre premier des Anges Déchus décide de TOUT dire.
Enfin... Presque tout: le funk, le rock, la sodomie, l'argent, la fumette.
En gros ? Tout ce qui peut vous empêcher de penser à Lui, là-haut.
Ce qu'il reste à dire:
Jouissif et excitant, Declan Gunn (oups ! erreur de typo: Glen Duncan) offre une vision moderne et jubilatoire du personnage le plus connu sur Terre (à part Lui, peut-être, et encore...): Lucifer alias Satan.
Aux vues des caractères à la foi "sacré" et antédiluvien de ce "monstre" qu'est le personnage principal, je tiens à préciser qu'il n'y a (quasimment) aucune ironie dans la suite de mon propos.
En effet, à cause des valeurs "incarnées" par le sujet de ce livre, il se pourrait que certaines de mes tournures de phrases soient mal interprétées.
Il n'en est rien.
Si la plongée In medias res nous en met plein les mirettes, le style décousu et les digressions intempestives, bien qu'intéressantes, du Diable deviennent vite fatiguantes et freinent considérablement le rythme du récit.
On se perd vite dans les limbes de sa diabolique psychée et ce ne sont pas ses explications qui font avancer l'histoire, juste une explication du contexte.
Pour finir, les cent dernières pages (sur environ 300) révèlent de la véritable gageure à suivre et à comprendre.
Une lecture infernale qui a au moins le mérite d'assouvir notre curiosité concernant l'état d'esprit de l'Ennemi qui fut pourtant il y a tant d'éons le Porteur de lumière.
Mais n'oubliez pas: "Si vous ne croyez pas en lui, sachez que lui croit en vous" - Constantine (du film éponyme de Francis Lawrence).
Bérenger -
Les furies de Boras - Anders Fager
- Par berengerseelweger
- Le 19/01/2014
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L'étiquette sur le bocal:
Un somnanbulisme malsain, des pratiqes sexuelles extrêmes, un suicide collectif et une étrange météorite s'écrasant sur la lande de Skanör: voilà comment commencent certains des contes horrifiques présent dans ce recueil de nouvelles suédoises.
Serez-vous assez téméraire pour plonger votre regard dans ce monde dévasté ou violence et folie règne sans partage ?
Après avoir oté le couvercle:
En lisant certaines des histoires qui nous sont contées par l'auteur, force est de constater l'influence de Lovecraft et de son Mythe. Les adeptes de l'étrange ou simple "cultistes" des Grands Anciens se sentiront comme à la maison.
La "sauce Anders Fager" ? Adjoindre aux éléments visqueux et glauques de Cthulhu l'érotisme et la sensualité des plus "soft" des Harlequin.
Agréable à lire Les furies de Boras nous laisse quand même un sentiment de manque: ce petit quelque chose qui ferait définitivement basculer l'histoire dans l'horreur, le répugnant, l'épouvante ou le scabreux.
A titre de comparaison, je le trouve un niveau en dessous de Je suis la Reine; exception faite de 'Joue avec Liam' qui laissera à beaucoup de lecteur le même stigmate imprimé au fond de leur âme que celui reçu lors de la lecture de la nouvelle éponyme du recueil d'Anna Starobinets, paru lui aussi chez Mirobole éditions.Vous trouverez ici la playlist d'Anders Fager. Et ci-dessous son entretien suit à la parution de son recueil chez Mirobole Edition.
Bérenger -
Punk's not dead - Anthelme Hauchecorne
- Par berengerseelweger
- Le 16/11/2013
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Ce qui nous attend:
"Soyez réalistes. Exigez l'impossible" clame le résumé en 4e de couverture.
Entre Apocalypse zombiesque, Révolution française 2.0, démons, dragons et gentleman nano-infesté, ce nouveau recueil promet un vaste programme.
Treize nouvelles et autant de sujets graves traité avec un sérieux fantastique: nos neurones ne vont pas s'étioler.
Compte-rendu d'autopsie:
La 2e fois cela passe d'un accident à une routine:
-La première de couv' a un petit coté enfantin et le texte de la 4e nous affame de découvrir ce que ce livre contient.
-On recommence par la fin ?
-Pour ce recueil, les droits filent direct dans la caisse des Bergers des mers (Sea Sheperd).
-Itou pour l'épitaphe bien faisandé qui nous confirme le ton du cer(barré)recueil habilement suggéré par la 4e (de couv', vous suivez ?).
-Des remerciements somme toute assez classique avec encore une fois de nombreuses références à des groupes (dont seul Stupeflip et Trust me sont connus) et quatre citations "Punk" donnant un peu de profondeur aux textes que nous n'allons plus tarder (promis) à découvrir.
...
Je n'ai rien oublié ? Ha si ! Ce qui vous sautera aux yeux en premier: les dessins, que dis-jes, les magnifiques illustrations de Loïc Canavaggia qui retranscrivent très bien l'ambiance des nouvelles. Sublimes.
Allez, maintenant c'est parti ! J'me crache dans les mains et j'déterre le morceau...
Décembre aux cendres: Revisiter le mythe de Prométhée et en découvrir les implications étonnantes, voici le défi de cette première nouvelle.
CFDT: donnera surement de drôles d'idées rigolotes à tous Maitre du Jeu en panne d'inspiration.
Sale petite peste: est très touchant.
Les gentlemans à manivelle: sert de drolissime intro steampunk à une réflexion 'Bakstages' ne laissant pas indiférent.
De profundis: des Dragons ! Et en plus ça tient la route.
La ballade d'Abrahel: un conte lorrain datant de 1581 remis au goût du jour ? Passion, jurons et démons; rêves, cauchemards et illusions: 5 âmes prises dans le tourment de leurs actions. Sous nos yeux, peut-être, la levé du voile.
Le roi d'automne: quel pervers plaisir que de retrouver les tortueux boves* et leurs non moins sombres Daed's. Une dose de rappel pour nous faire replonger dans l'abîme du manque et de l'attente: pour quand le 2e volume du Sidh ?!
*: souterrains (patois Picard)
Punk's not dead fait honneur à son titre: c'est un livre vivant, de ceux qu'on écorne à trimballer partout, qu'on lit et qu'on relit, qu'on annote et qu'on partage.
Rempli d'histoires intriguantes misent en exergue par de belles illustrations.
En plus d'être un excellent divertissement, les réflexions 'Backstages' de l'auteur viennent injecter un stimulant simulacre de vie à tout ce patchwork macabre.
De quoi nous faire patienter jusqu'au prochain méfait de Mr. Hauchecorne ! (Le carnaval des corbeaux en 2014 ?)
Soyons impossible, exigons Punk's not dead.
P.S: Si toutes les nouvelles n'aparaissent pas dans ce rapport, c'est qu'elles ne me semblaient pas d'un niveau aussi excellent que celles citées. Mais rassurez-vous, cela ne les fait en rien démériter!
Avec un niveau d'excellence aussi haut, il est humain (et rassurant) que certaines histoires m'aient moins plu que d'autres.
Bérenger -
Berazachussetts - Leandro Avalos Blacha
- Par berengerseelweger
- Le 30/09/2013
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La recette:
Prenez quatre amies veuves, à la retraite et colocataires.
Faites leur rencontrer une jeune punk zombie et laissez mijoter quelques pages dans la ville la plus improbable d'Argentine.
Vous obtiendrez alors...
Un plat époustouflant:
Attention, vous allez en prendre plein les mirettes !
Le rythme démarre doucement, s'accentue crescendo pour finir avec apothéose et nombre rebondissements.
En même temps, quand l'auteur remixe, à la sauce des actualités argentine et pèle-mèle: Dallas et Sex and the city avec des revenants sous toutes leurs formes (fantômes, zombies,...) on obtient un coktail explosif.
Des personnages surprenants et attachants, des situations invraisemblables et prenantes pour le résultat suivant: une percutante surprise.
Bérenger -
Les faucheurs sont les anges - Alden Bell
- Par berengerseelweger
- Le 25/09/2013
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A pied ?
Il y a 25 ans les morts revinrent à la vie et leurs rangs se firent de plus en plus nombreux.
Mais ça, Temple ne l'a jamais connu autrement que par le témoignage de certains voyageurs qu'elle croise.
Seule, et taillée depuis son plus jeune âge pour assurer sa propre survie, Temple va se nourrir chaque jour de la beauté du monde.
Pourquoi alors devoir se prendre la tête pour les autres: sacs à viande, compagnons, limaces... ?
Ca fait une trotte !
La Route vous a laissé sur le trottoir ?
World War Z et autre Resident Evil ne vous ont pas contaminé ?
Alors je vous présente Les faucheurs sont les anges d'Alden Bell.
Un roman qui fait souffler un vent de renouveau sur les histoires de "survival-horror" zombiesque.
Non pas par l'humour comme l'a fait S.G Browne dans Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour, mais en décalant les poncifs du genre dans le temps.
D'habitude, l'apparition des morts-vivants suscite l'effroi et les héros les afrontent en résistant à leur propre panique face à ce phénomène qui dépasse leur entendement.
Ici, l'héroïne est née et a grandi dans un tel monde post-apocalyptique.
C'est une situation tout à fait banale pour elle d'éviter ces morts qui marchent... Exactement de la même façon que nous éviterions les escargots présents sur notre passage.
Alors que reste-t'il me demanderez-vous ?
Une belle fable à dimension humaine sur la beauté du monde, qui donne à voir différemment les histoires de zombies.
Bérenger -
Mordre le bouclier - Justine Niogret
- Par berengerseelweger
- Le 12/06/2013
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Faisons court:
Chien traque une nouvelle proie, mais cette fois, ce n'est pas la sienne.
Bréhyr tente ainsi de détourner Chien de ses mortifères pensées concernant sa main mutilée.
Et c'est sur la route de merde et de sang menant à la Terre Sainte qu'elles chercheront: qui son nom et qui son cadavre.
Mais qu'en est-il de ce qu'elles ne cherchent pas: des rencontres ?
Mais prenons-nous le temps:
Point n'est de saison, si ce n'est l'hiver, dans Mordre le bouclier.
Avec sa froidure et sa solitude. Celle du corps: mutilé, et de l'esprit.
Questionnement, doutes et souffrances que seule la chaleur d'un feu, d'une confession ou d'une compagnie peut dégivrer de sa gangue de mort annoncée.
C'est tout cela que nous expose sans fard, car c'est le propre des guerriers, Justine Niogret dans cette suite directe de Chien du heaume.
On écoute, on comprend, on apprend. En clair, on grandit.
La postface signée Jean-Philippe Jaworski nous emmène encore plus loin sur le chemin de cette compréhension.
Poussée et parfois scolaire, cette explication ne doit pas vous faire hésiter à ouvrir un dictionnaire !
Ce ne serait, au pire, qu'une marque de respect envers Justine Niogret.
Car je le dit: "Oje, ce livre est un bon peigne".
Bérenger -
L'héritage et autres nouvelles - Megan Lindholm alias Robin Hobb
- Par berengerseelweger
- Le 07/06/2013
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Une fraction:
Dans ce recueil, les nouvelles s'intéressent aux laissés pour compte: à ceux que l'on abandonne pour sauver le monde.
Aux personnages principaux qui ne peuvent concevoir qu'il ne sont pas le coeur de l'histoire.
Aux vampires, aux musiciens, aux extraterrestre, aux héritiers et aux chats (nombreux sur la couverture et à travers les pages).
Aux relations mère-fille souvent compliqués.
En un mot comme en cent, ces histoires sont personnelles et chères à l'auteur.
Et la magie dans tout ça ? Et bien... Elle n'est pas tout à fait ce que l'on croit.
Un peu plus:
L'assassin royal, Les aventuriers de la mer, Le soldat chamane et La cité des anciens: on ne présente plus Robin Hobb.
Mais connait-on aussi bien Megan Lindholm ?
Le dernier magicien, La nuit du prédateur, Ki et Vandien ?
L'Héritage et autres nouvelles nous permet de prendre la pleine mesure de ces deux auteurs se partageant la même incarnation.
Chaque nouvelle possède sa propre introduction qui nous permet de mieux comprendre les motivations et autres sources d'inspirations de l'écrivain.
Cette pénétration dans sa vie en serait presque indécente si elle n'était pas aussi touchante.
Qu'elle signe sous son pseudonyme 'Robin Hobb' ou sous son nom, Megan Lindholm reste à ce jour la Dame d'Argent de la fantasy.
Bérenger -
Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour - S.G. Browne
- Par berengerseelweger
- Le 30/05/2013
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D'une bouchée:
Andy est mort. Andy est ressuscité. Vive Andy ! Joie, liesse et paix sur la Terre !...
Non. Andy boite (à cause de sa jambe quasi arrachée lors de l'accident de voiture) et Andy ne parle plus (car le pare-brise a voulu garder un souvenir de lui).
Et puis, Andy est laid. Atrocement mutilé et pourrissant sur pied, il est l'image holywoodienne du mort-vivant cannibale par excellence.
Ses parents, de bons parents, l'autorisent à vivre enfermé dans la cave avec les bouteilles de vin et le sortent pour sa réunion mensuelle des MVA (Morts-vivants anonymes).
Mais Andy veut plus. Quoi ? Il ne le sait pas encore. L'amour ? La reconnaissance ? Des droits ? Encore un peu de chevreuil ?
On se baffre:
Drôle, attendrissant et délicieusement morbide, ce roman de S.G. Browne est un véritable banquet.
Inventif, rythmé, surprenant, passionnant; seul mon manque de vocabulaire met un terme à cet éloge.
On a l'eau à la bouche dès les première lignes et on n'en démord pas avant le dernier signe de ponctuation.
Pour preuve, 2 jours après l'avoir entamé, j'en avais dévoré la dernière miette.
Simplement succulent.
...
A la limte un peu court, mais Mirobole Editions annonce déjà "Le jour où les zombies ont dévoré le Père Noël" pour Décembre 2013.
Juste le temps de refaire de la place.
A consommer sans aucune modération.
Bon appétit !Bérenger
-
Je suis la reine - Anna Starobinets
- Par berengerseelweger
- Le 13/04/2013
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En bref:
Ce recueil d'histoires inquiétantes fait évoluer des personnages poignants dans une Russie contemporaine sombre et absurde.
6 nouvelles plus ou moins longues qui brouillent la frontière entre réel et imaginaire.
En détail:
"... histoires inquiétantes".
Perturbantes, dérangeantes et dégoûtantes,sont autant de mots qui illustreraient à merveille les histoires ici présentes.
Les Règles nous touchent car qui n'en a pas eu enfant ?
La Famille nous ouvre les yeux sur la capacité de l'Homme à se plier à des contraintes pour éviter la souffrance.
J'Attends est terriblement triste car on éprouve une pitié dégoutante pour son protagoniste.
Je trouve que le début de l'Agent est vraiment inquiétant et prenant, mais je dois avouer que je n'ai pas compis la fin (je serai friand de vos explications).
L'éternité selon Yacha est une nouvelle un peu fade par comparaison avec les autres. Dommage qu'elle close le recueil.
Je terminerai enfin par le texte qui donne son titre à ce recueil. Je suis la Reine est le summum du dérangeant et du glauque, de la violence et de l'énormité, de la souffrance et du mal-être.
Ce texte est à lui seul un condensé des sentiments dont, je l'espère, nous n'avons que très peu eu l'occasion de ressentir. Cette histoire vous laissera "transformé(e)".
Enfin, ne parlant pas couramment le russe, je tiens à féliciter le travail de traduction de Raphaëlle Pache qui nous rend accessible ces excellentes nouvelles écrites de la main d'Anna Starobinets.
Si vous souhaitez vous faire peur au coin du feu ouexpérimenter de nouveaux sentiments, Je suis la reine s'impose de lui-même.Nous sommes heureux de vous annoncer que ce titre vient d'intégrer la sélection officielle pour le Grand Prix de l'Imaginaire 2014.
Rendez-vous début juin pour connaître les lauréats.
La remise du Prix aura lieu à Saint-Malo, durant le festival Étonnants Voyageurs, du 7 au 9 juin 2014.
Je suis la reine est également finaliste du prix Masterton.Bérenger
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Âmes de verre - Anthelme Hauchecorne
- Par berengerseelweger
- Le 09/04/2013
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Avant de faire le premier pas:
De pierre et aigri.
Voilà l'état de coeur et d'esprit avec lesquels j'ai pris ce roman entre mes mains.
"Encore une histoire avec deux mondes, l'un visible par des être magiques et l'autre, celui dans lequel nous vivons tous les jours" me suis-je dit.
"Une punk et un professeur" c'est du copier-coller de ce polar là.... Millenium.
Le synopsis en 4e de couv' me semble d'ailleurs plutôt commun à ce genre d'histoire.
Et puis je regarde la couverture de Pascal Quidault.
...
Magnifique.
Subitement, je cherche à trouver le maximum d'information sur l'auteur. Je file donc de suite à la fin du livre pour trouver les pages de remerciements.
Et là !
Premièrement, les droits sont réservés pour soutenir l'association Bardet-Biedl Syndrome qui soutient la lutte contre cette maladie orpheline.
Cela en fait un ouvrage généreux. Pas encore bon (coeur de pierre vous vous rappelez ?), mais généreux.
La "Biographie" de l'auteur est pleine d'humour tout en restant poignante et ses remerciements sont exhaustifs.
Quelques référence musicales (dont seul Gojira m'est connue, et encore, de loin) me portent à croire que la musique aura un fort impact sur la rédaction.
Je prends enfin le livre dans le bon sens et l'ouvre. Je tombe alors sur quelques citations qui m'inspirent énormément.
Ce genre de sensation qui vous gonfle la poitrine et vous permet de vous lancer dans n'importes quelles aventures !
Ayant serré mes proches dans mes bras, comme conseillé par mon pourvoyeur d'En-Deçà, je vous laisse et entame ma descente...
Entrons dans la danse...
Dans un monde où les Streums rôdent en quête d'une âme à briser, seul les Eveillés ont le pouvoir de protéger les Dormeurs.
Oserez-vous suivre une punkette adepte de la violence gratuite et un professeur brisé par la vie dans leur enquête sur un mystérieux serial-killer ?
Qui est ce terrifiant Marchand de Sable qui semble vouloir réunir les fragments du Requiem du Dehors, et qu'espère-t-il en retirer ?
Vous souhaitez des réponses ? N'hésitez pas ! Mais attention, une fois le voyage entamé, de revenir sur vos pas vous n'aurez plus la possibilité...
... Et sortons-en essouflés:
Bien.
Par où commencer ?
J'ai tellement apprécié ce livre que mes mots s'emmêlent quand j'essaie d'en faire l'éloge.
Etant par bien des aspects plus Colombe que Chasseur, je développerai scientifiquement mon propos. En espérant que la froideur de ma logique atténuera un tant sois peu l'ardeur de la passion qui m'anime tandis que j'écris ces quelques lignes.
Ce roman à trois voix permet d'établir une tête de pont dans le monde de l'En-Deçà. Chacune a sa manière de nous faire découvrir l'univers de ces âmes de verre, renouvellant sans cessse notre intérêt et nos questionnements.
De plus, certaines coupures didactiques nous proposent un approfondissement des connaissances accumulées tant sur le monde des Eveillés que des rapports qu'ils ont entre eux.
Enfin, les illustrations de Pascal Quidault (encore lui !) sont très réussies et participent pour beaucoup à l'ambiance glauque qui transpire des lignes.
Voilà qui clôt le paragraphe architecture. J'attaque maintenant la matière dont cet édifice a été extrait.
Aïe !
Le Chasseur en moi reprend le dessus. Tant que je le peut encore, je tiens à m'excuser par avance pour ses propos décousus et son ton éxagérément familier.
...
Cette histoire est énorme ! ouaip', tellement qu'elle se faufile recta dans un tome 2. C'que l'aut' monsue dégoisait sur le duo déjà-vu punkette-professeur ? Bullshit ! Il s'est fouré le doigt dans l'ouil jusqu'au coude si j'peux m'permettre.
Des rebondissement et des surprises, voilà ce qui vous attend à chaque coin d'égout crado. mais j'veux pas vendre la mèche rapport à c'qu'au final c'est une enquête en fait !
Bon, j'avoue qu'au début sa piétine un brin... Mais ça s'rait trop facile sinon, hein ?
...
Hum, je suis vraiment navré de "son" intervention.
Pour terminer, je dirai qu'Âmes de verre est une excellente surprise. Ce roman d'Anthelme Hauchecorne ravira les lecteurs parfois blasés de lire tout le temps la même chose. De plus, il permet de jeter un pont entre roman policier et fantastique.
Une réussite.Bérenger
-
La guerre des familles - Charles Stross
- Par berengerseelweger
- Le 15/03/2013
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En bref:
Dans son monde d'origine, le Clan subit la politique de purification des "sorciers" menée tambours battant par le roi Egon.
Dans notre monde, il subit l'assaut des services secrets américains.
Poursuivie pour menées révolutionnaires, Miriam n'en mène pas large au sein de l'époque victorienne du troisième monde connu.
C'est alors qu'un membre du Clan fait une découverte qui pourrait bien redistribuer les atouts des puissances en présence...
Rendons à Charles...
Ce qui appartiens à Stross.
Si le précédent tome du cycle des Princes-marchands pouvait être taxé de lenteurs et d'imbroglio politiques sans queue ni tête, La guerre des familles en détaille les explosives conséquences.
Et cela n'arrête pas ! Jamais.
Entre trahisons, suspicions et manipultions en tous genres, le lecteur ne peut sortir la tête de l'eau.
Epoustouflant et rythmé (peut-être un peu trop ?), Charles Stross signe un roman percutant qui nous laisse pantois, hagard et friand d'une suite.Bérenger
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Les dames de Grâce Adieu - Susanna Clarke
- Par berengerseelweger
- Le 13/09/2012
- Dans Fantastique
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La campagne anglaise dans les années 1800... Le paisible charme de ce cadre bucolique n'est que prétexte à traverser un pont ancien ou une trouée dans un bosquet: passages discrets et mystérieux pour l'Autre Pays, pays de la Féérie, ses merveilles et ses pièges mortels.
En un peu plus long:
Ces 8 nouvelles arpentent les différents mondes oniriques de la campagne anglaise à la lumière des préoccupations des bonnes gens de l'époque. Susanna Clarke prolonge dans ce recueil de contes les thèmes et certains personnages rencontrés dans son roman culte de 2007: Jonathan Strange et Mr Norell.
Néanmoins, on peut appliquer à cette œuvre la même critique que pour son précédent ouvrage: la lenteur à se mettre en place. Bien qu'étant de courtes nouvelles, il faut attendre la deuxième moitié pour voir se mettre en place une trame, une intrigue, une quelconque action suscitant notre intérêt sinon notre attention. La première moitié étant une juxtaposition de descriptions campagnardes et d'exemples sibyllins de la magie des femmes.
Cette critique n'est que l'avis d'un homme qui, surement, n'est pas à même d'apprécier toute la beauté et la poésie cachées entre les lignes... Peut-être qu'un avis provenant du beau sexe viendrait éclairer ce livre d'une féminine lumière ?
Bérenger
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Chien du heaume - Justine Niogret
- Par berengerseelweger
- Le 15/08/2012
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On l'appelle de bien des façons, mais elle, elle a choisi Chien. C'est une mercenaire à la recherche de son nom qui ne tient pas sa hache dans sa poche. Serait-il au bout des rencontres qu'elle fera sur son chemin ?
Explications:
Voici un court roman moyenâgeux qui n'a rien à faire dans aucunes des rubriques de la section SFFF. Néanmoins, parce que cette œuvre est joliment écrite, qu'il serait dommage de passer à côté et qu'elle en appelle un infime instant au fantastique, je me devais de vous faire découvrir ce livre. Chien du heaume est rédigé avec dans le plus beau style des gestes de l'époque (vocabulaire inclus) et permet une immersion totale dans ce Moyen-Age dont on a tant entendu parler. Les chapitres s'enchainent au fil des péripéties rencontrées par notre héroïne bourrue de ses expériences passées. La chronologie ainsi que la météorologie car Justine Niogret leur consacre autant d'importance qu'ils devaient en avoir à l'époque (comprenez un hiver mortel).
Le temps de deux centaines de pages, nous voici de retour en un temps où l'on ne vivait pas vieux, mais où nos vies pouvaient être chantées à jamais.
Grand prix de l'imaginaire - Roman français 2010
Prix Imaginales - Roman français 2010
Bérenger
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Neverwhere - Neil Gaiman
- Par berengerseelweger
- Le 28/07/2012
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Ainsi tout commence:
Richard Mayhew sauve une jeune fille. Une jeune fille du nom de Porte. Et c'est une véritable porte vers un nouveau Londres que vient de franchir notre héros malgré lui. Il découvre ainsi le Londres d'En-Bas, issu de la mythologie urbaine, de ses royaumes et de ses lois. Mais cette exploration ne se fera pas sans heurts car Porte est, qui parle aux rats soit-dit en passant, est poursuivie par deux types patibulaires aussi décalés qu'ils sont redoutables.
Sous les pavés:
L'auteur nous emmène loin. Très loin. Son imagination débridée peuple les rames du métro londonien de licornes, d'anges et d'hommes-rats tandis que son écriture les conjugue en un maëlstrom d'actions haletantes. Comme à son habitude Neil Gaiman nous offre un magnifique ouvrage.Bérenger
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Le livre perdu des sortilèges - Deborah Harkness
- Par berengerseelweger
- Le 20/06/2012
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En un mot:
Diana a farouchement vécue hors de la magie. Reniant son héritage familial de sorcière, elle a toujours souhaité obtenir les choses par son travail et non en profitant de la magie. Professeur d'université émérite et reconnue dans le domaine de l'alchimie médiévale, c'est en préparant un discours d'ouverture d'une conférence qu'elle tombe par hasard sur un ancien manuscrit. Cette découverte va bouleverser sa vie et la conception qu'elle s'en faisait jusqu'ici.
Pour les initiés:
Ce livre nous envoute ! une fois ouvert, impossible de le refermer sans une EXCELLENTE raison (sommeil, accident, travail?). Deborah Harkness nous fait redécouvrir notre univers, où loup-garou, fantômes, démons, vampires et sorcières nous cotoient, nous, simples mortels.
Loin d'une découverte de la magie à travers notre héroïne (cette dernière ayant toujours sû ce qu'elle était et dans quel monde elle vivait), c'est via l'évolution de ses préjugés sur les autres que nous allons découvrir les subtilité et les secrets de chaque espèce. Enfin un point de vue rafraichissant, où le lecteur apprend à connaitre ces créatures par leurs subtilités et non par leur nature.
L'intrigue se pose petit à petit et est exploitée au fur et à mesure que Diana en découvre les multiples aspects. Nous allons donc de découvertes en retournements de situations en passant par de surprenantes révélations. Rythmé et sans vrai temps morts, on peut à la limite lui reprocher certains passage romantiques flirtant un peu trop avec le roman à l'eau de rose. Mais les chevaliers prendront certainement des notes afin de faire plaisir à leur dame.
Certains resteront sur leur faim, au vu de la fin qui reste... décevante car inachevée (mais à vous de découvrir pourquoi). Une suite serait (sera peut-être?) la bienvenue.Bérenger
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Skin trade - George R. R. Martin
- Par berengerseelweger
- Le 17/04/2012
- Dans Fantastique
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Une ville jadis au centre du monde, ensanglantée par une série de meutres atroces. Lui, un agent de recouvrement. Elle, une détective. Willie Flambeaux et Randi Wade croyaient bien connaître le labyrinthe des rues de cette cité décrépite, mais c'est dans les recoins les plus sombres de leurs propres passés qu'ils trouveront ce qu'ils cherchent. Là où se cachent leurs plus grandes peurs.
Plus en détail:
Oeuvre similaire à son héros: batârde. Trop longue pour une nouvelle et trop courte pour un roman, cette histoire à le mérite d'essayer d'accoupler Polar et Fantastique. Comme dans une nouvelle, les personnages sont croqués en quelques pages pour les principaux et quelques lignes pour les autres mais leur manque de profondeur empêche le lecteur de s'y attacher. Et donc de s'impliquer dans l'enquête.
L'enquête, parlons-en: le pitch est laché très vite (nouvelle oblige) et les maigres rebondissement téléphonés nous emportent vers une conclusion décevante. Décevante car apportée par le fantastique qui, de par sa nature, permet de tout expliquer. Martin ne se prive d'ailleurs pas de ce Deus Ex Machina pour conclure son histoire.
Si l'on salue l'exercice de style, je dois admettre que le résultat n'est pas au rendez-vous. On le lit, puis on l'oublie. Dommage.
Bérenger
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Des choses fragiles. Nouvelles et merveilles – Neil Gaiman
- Par berengerseelweger
- Le 13/03/2012
- Dans Fantastique
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Sherlock Holmes rencontre le grand Cthulhu pendant qu'Octobre raconte son histoire. Un petit garçon essaie de comprendre les filles tandis qu'un autre se fait le relai des morts. Fantastiques et merveilleux, voici les voyages qui nous sont proposés dans ce recueil de nouvelles. Réalité et fantasmes se côtoient parmi ces doux poèmes et ces cruels récits, dépeignant une mosaïque de sons, d'odeurs, d'idées et de souvenirs éphémères. Toutes ces choses fragiles que nous devons garder précieusement en mémoire.
Plus en détail:
Neil Gaiman nous emporte dans ses souvenirs et ses lubies pour réveiller en nous des échos de sensations de notre passé.
Chaque texte est unique, de par sa longueur et son rythme. Nous pouvons donc lire ce recueil de façon discontinue sans pour autant perdre le fil de l'histoire. Toutes les nouvelles n'éveilleront pas en nous les mêmes choses mais elles ne nous laisseront pas indifférent. Que l'on préfère les poèmes les portraits ou les petites histoires, cet ouvrage nous permet de nous évader dans notre passé, ou à défaut... ailleurs.
Prix Locus - Recueil 2007
Grand prix de l'imaginaire - Nouvelle étrangère 2010
British Fantasy Award - Recueil 2007
Bérenger
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Les Princes-Marchands - Charles Stross
- Par berengerseelweger
- Le 14/01/2012
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Miriam Beckstein est une jeune journaliste d'investigation de talent. Une affaire trop grosse pour elle va néanmoins la mettre au chômage et accessoirement en danger. C'est dans ce climat paranoïaque de tensions qu'elle va se découvrir un don: celui de voyager vers une autre dimension. Dans ce nouvel univers étrange qui évoque notre Moyen Age, elle va retrouver sa famille. Ses membres sont, ici, considérés comme des seigneurs commerçants et la farouche et indépendante Miriam aura bien du mal à accepter la mentalité aristocratique de ses pairs. Surtout quand leur don héréditaire est utilisé pour certains commerces illicites, dont celui de la drogue.
Dans le détail:
Explicite et fouillé à la limite du vertige, Une affaire de famille dessine sous nos yeux éblouis un monde de possible. L'excitation de la découverte, nous la partageons avec l'héroïne. Un secret de famille démultiplie encore cette expérience car nous suivons une Miriam résolue à accepter son héritage familial sans pour autant se conformer à ses lois. Néanmoins, c'est comme un scientifique s'inscrivant à un cours d'économie que nous lisons Famille et Cie. Il y a d'abord la joie de retrouver nos personnages favoris, puis l'attente d'une action. Quelle qu'elle soit. L'ennui, l'espoir d'une relance de l'histoire et enfin la déception. Le dernier chapitre nous permet, avec peine, de bien vouloir attendre la suite: La guerre des familles.
Une affaire de famille
Un secret de famille
Famille et Cie
Bérenger
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Gloriana ou La reine inassouvie - Michael Moorcock
- Par polars-addict
- Le 07/10/2011
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Pour faire court:
De la taille d'une géante aux cheveux de feu, Gloriana règne sur Albion. La cour vit au rythme de cette reine de vertu, mais le fardeau du gouvernement repose sur les épaules du chancelier Montfallcon et son réseau d'espions et d'assassins. Parmi eux, le plus retors, la plus efficace de ses âmes damnées et surtout le plus énigmatique: le capitaine Quire. Et pendant que Gloriana se languit dans son palais creusé de souterrains mystérieux cachant mille dangers, Quire, l'insatiable prince du vice trame dans l'ombre l'écheveau complexe de ses intrigues.
Plus en détail:
Long. Voilà qui décrit en un mot ce roman de Michael Moorcock. Rythmé par la découverte de cette Albion qui n'est pas l'Angleterre, l'histoire s'essouffle ensuite dans des intrigues parfois longues à se mettre en place et dont les résultats ne se font pas bien ressentir. La fin, au suspens en dent de scie, peine à rattraper le retard déjà accumulé. Néanmoins cette uchronie fantastique, étrange et brillante, ce conte de fées cruel et pervers a été écrit avec la plus chatoyante des plumes de Michael Moorcock. Nous sommes bien loin de la saga d'Elric, et c'est tant mieux.
World Fantasy Award - Meilleur roman 1979
Bérenger.
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La nuit des enfants rois - Bernard Lenteric
- Par polars-addict
- Le 18/08/2011
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Une nuit, a Central Park, sept jeunes adolescents sont brutalement tabassés et certains violés. De ce traumatisme naitra en eux une haine du monde qui les entoure. Mais ce ne sont pas que des adolescents, ce sont aussi des supers-génies. Ils vont alors accumuler les crimes parfaits, allant du vol au meurtre. De plus, ces enfants ne sont pas sept, ils sont un. Une unique conscience, une unique volonté, un seul but: la vengeance envers ce monde, envers tout le monde. Et ça, Jimbo Farrar l'a bien compris, lui qui les a un jour découvert et réunis. Dès lors il n'aura de cesse de les combattre. A moins qu'il ne les rejoigne, car lui aussi possède ce qu'ils ont, eux huit, en commun. Ce serait alors les ténèbres... La nuit des enfants rois.
Critique:
Roman particulier mettant en scènes des enfants-savants et écrit d'une façon toute particulière. Le style clinique et chirurgical décrivant le cheminement intellectuel des génies vous glace le sang et vous entraine dans les sombres volutes de leurs pensées méthodiques. On se retrouve alors toujours dans une position passive où l'on ne peut que suivre leur raisonnement ne sachant quoi penser avant qu'ils ne nous expliquent clairement leur buts. Bernard Lenteric utilise ces enfants-génies pour évoquer avec une tendresse confinant à l'horreur cette transition entre l'enfance et l'âge adulte. Le subtil mélange ainsi obtenu fait renaitre en nous cette innocente cruauté dont nous avons fait preuve étant plus jeune. Et c'est avec une attirance perverse pour la souffrance d'autrui que nous restons scotché aux lignes qui ainsi défilent, nous menant à une catharsis sanglante de nos sentiments d'adolescent.
Perturbant à de nombreux point de vues, manquant ça et là de quelques précisions et pourvu d'une fin trop rapide (bien que très intense), je conseille ce livre à un public averti.
Il a été adapté au cinéma par Antoine Charreyron en 2011 sous le titre The Prodigies dont voici la bande-annonce:
Bérenger
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A Ministry of Peculiar Occurences Novel: Phoenix Rising - Pip Ballantine and Tee Morris
- Par polars-addict
- Le 27/06/2011
- Dans Fantastique
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When agent Wellington Brooks, Esquire, meet agent Eliza D. Braun, it makes noise. Exploding noise. Screaming to death noise. Now "Welly" will not ever been quietly working in his archive in the basement of the Ministry. In fact, "Miss Braun" will lead him to pursue a secret society which tend to rule the world. Will they manage to avoid "Queen Vic" some disagrement, even over some partner's body ? It is the first inquiry for our duo in the name of the Ministry of Peculiar Occurences.
Criticism:
An other british spies story ? Not exactly. The authors manage to mix the exotic seduction of the colony with the parangon of the gentlemen manners in a steampunk Victoria's period. It results in a perfectly british novel with all the classics we can hope to: revenge, spies, secret society and of course gadgets. Using a couple of main caracters so opposite (male and female, field and archivist agent) is very common but still work perfectly. The style is sharp and suspens come easily during action's scene. A good time for some foreplay before the main course is coming. Saddly it is a lot of that: waiting. This first book just plot the scene for a serie, because lots of unexploited ways tend to bait us for following expectation. For the story itself, it is very basic and with no astonish surprises. Some leads are so obvious we just guess what will be the next move. FInally you just continue to read in order to see the evolution between our two partners and this is really the masterpiece of this book.
A great gasp of fresh air but still waiting for the next one.
Berenger
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Nation - Terry Pratchett
- Par polars-addict
- Le 17/05/2011
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Mau 's gonna be a man. He's sure of that because his last test is ending tonight. He 'll come back home, cheering with his family, his friends and the all Nation of his beautiful island. But something is going wrong. The birds flee high in the sky and the sea wait and stay calm and flat, like a mirror of possibilities. And ther will be plenty soon, and plenty of questions: what is Nation ? Where is the gods ? Who the hell is this ghost girl ? Why are we here and what for ?
It's just the beginning of an initiatic journey wich will bring a young man a man 'soul.
Criticism:
Terry Pratchett let us choose our own way on this island and take what we really want from the questions Mau's asking to himself. Nation, culture, religion, feelings, life itself are put under the light of this island' sun. A brand-new « Robinson Crusoe » for younger and a beautiful reflection of our own existencial questions. A magnificient story to read on a foreign country.
Bérenger
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De bons présages - Terry Pratchett et Neil Gaiman
- Par polars-addict
- Le 07/04/2011
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On a perdu l'Antéchrist...AH, bon. En effet la sataniste Soeur Marie Loquace a un petit peu mélangé les bébés à leur naissance. Et l'Apocalypse est pour dans cinq jour...Ah, moins bon. Voici la teneur du message à la suite de quoi Aziraphale et son camarade Rampa, respectivement ange bouquiniste et démon roulant en Bentley, se lancent à la poursuite de l'être dont la venue annoncera la fin du monde. Ils auront à faire à forte partie car Anathème Bidule et Newton Pulsifer sont aussi à sa recherche, aidés dans cette entreprise par Les Belles et Bonnes Prophéties d'Agnès Barge, sorcière de son époque qui a fini explosée sur un bûcher.
En détail:
Lorsque Terry Pratchett rencontre Neil Gaiman le fracas résultant du choc de leurs imaginations fait trembler les fondements même de la création. La mise en place de l'intrigue est tout à fait classique même si les protagonistes sont à milles lieues de l'être ! On se prend immédiatement d'affection pour cet ange plus très catholique et ce démon rechignant à la malveillance gratuite. Le final explosif mené à un train d'enfer nous laisse ébahis et haletants. 424 pages de pure folie à dévorer en attendant la levée du voile.
Bérenger
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Le Bureau des atrocités - Charles Stross
- Par polars-addict
- Le 16/03/2011
- Dans Fantastique
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Quand James Bond rencontre le Mythe de Chtulhu, enfin presque. Car Bob Howard n'a rien, mais alors rien en commun avec ce bon vieux James: ni les gadgets high-tech, ni la voiture, ni le physique et encore moins la répartie. Mais il possède un énorme avantage: la connaissance. La vraie, celle qui fait peur, celle qui vous donne du pouvoir ou devrais-je dire le pouvoir. Il sait, lui, que "n'est pas mort ce qui à jamais dort" et c'est son métier, au sein du gouvernenment anglais, de vous le cacher.
Détails:
Avec un style percutant et sans concession, Charles Stross nous emmène, parfois bien malgré nous, à la limite de la folie, du ridicule, de l'obscène et de l'horreur. Ce mélange savamment dosé renforce une intrigue musclée de milles et une questions dont vous préfereriez ne pas entendre les réponses. Vous ressortirez de cet ouvrage comme on sort la tête de l'eau après une longue apnée: essouflé, l'esprit embrumé, mais avec la folle envie d'y retourner.
Bérenger
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Âmes perdues - Poppy Z. BRITE
- Par polars-addict
- Le 02/01/2011
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Intrigué puis surpris, le lecteur (ou la lectrice) ne peut se retenir de fuguer avec Nothing, quinze ans, et d'assister écoeuré mais ravi aux expériences sans morales de débauches et de violences qui parcours le chemin initiatique de ce jeune adolescent.
Mon avis:
Dérangeant et à mettre entre des mains ayant un coeur bien accroché, voilà mon sentiment sur ce roman de Poppy Z. Brite, née en 1967 aux Etats-Unis et dont c'est le premier roman. Sulfureux, violent et tordant le cou à bien des des archétypes, Âmes perdues est un voyage vers la maturité dans une Amérique sombre où le sang est un nectar des plus enivrants. Avec un style sans prétention, brut et donc terriblement poignant, Nothing nous emporte le long des routes et nous fait ressentir sur notre langue avide l'âpreté cuivré du sang...humain. Celui que l'on donne en devenant un homme, ou une femme.
Bérenger